Plateau de Beille (10/07/2010)
7h40. Nous sommes 2 vaillants, Fabien et moi (Philippe BdA) qui démarrons d'Albiès en direction du plateau de Beille. Nous traversons la RN 20 (550m) et attaquons un bout de vieux sentier empierré. Le temps est couvert et humide et les pierres glissantes obligent à un court poussage. Très vite nous rejoignons l'ancienne route du plateau de Beille. La route est étroite, visiblement peu fréquentée, le revètement est délabré. On monte rapidement dans la fraîcheur et on atteint la nouvelle route (1040m) en 40 mn.
On se sent un peu perdu sur la large route de la station de ski, la pente est plus faible et on a un peu de mal à trouver le bon rythme. Bref arrêt à une fontaine pour faire le plein avec de la bonne eau de la montagne. Vers 1500m, on troue la couverture nuageuse sous une lumière féérique. On est ensuite au soleil avec une magnifique mer de nuages en dessous :-)9h50, fin de la route au parking du plateau de Beille (1780m) qu'on traverse sans se douter du drame qui est en train de s'y jouer. La suite se déroule sur la large piste qui sert de piste de ski de fond. Cette traversée du plateau est facile et agréable, les sommets pointent au dessus de la mer de nuage. Du plateau, quelques bosses qui passent sur le vélo permettent d'atteindre le col des Finestres (1970m). Un poussage de 100m au milieu des rhododendrons nous amène à un petit col (2075m) où le sentier redescend vers l'Est dans une zone chaotique où le poussage/portage est fréquent. On atteint une cabane (2030m) qui n'est pas sur la carte, puis on traverse un éboulis (portage obligatoire) avant de remonter sur les vélo en direction du col de la Didorte (2093m).
Le col est occupé par un gros troupeau de vaches que l'on contourne pour ne pas les déranger. Après le col la pente est rude mais on peut choisir de pousser le vélo en faisant des lacets ou de le porter droit dans la pente. On s'arrête quelques minutes pour discuter avec un berger qui nous indique que le chemin balisé a changé par rapport à celui qui est indiqué sur la carte au 1/25000 qui nous a servi à faire la trace: au niveau de Bourbourou, il faut descendre plus tôt et passer par la cabane de Bretounels. D'ailleurs notre carte au 1/50000 indique bien le nouveau chemin.
Plus haut la crête redevient roulable en grande partie jusqu'au pic d'Espaillat (2263m). Une brebis égarée nous suit de loin en bêlant. Plus loin, on rencontre un berger à qui on indique la brebis égarée. Il nous montre son troupeau, plus bas sur la crête, et nous indique de façon sybilline: « Attention au patou, il n'aime pas les vélos mais n'ayez pas peur, il n'est pas méchant ».
En attendant d'affronter le patou et en espérant secrètement que lui et son troupeau auront la bonne idée de déplacer en dehors du chemin, on pique-nique au pic d'Espaillat. Il commence à faire bien chaud et les nuages commencent à envahir les crêtes.
La descente commence par un passage rocheux en crête assez pentu qui nous amène rapidement face au patou qui se dirige vers nous avec un aboiement grave. On ne peut éviter de passer à côté et de traverser le troupeau des brebis couchées sur la crête. Prudemment, on passe à pied, pas très rassurés. Les brebis se poussent, le chien continue d'aboyer lentement et nous suit, il fait son boulot...
Un raccourci au niveau de Campalou nous fait traverser quelques zones humides. C'est roulant mais piégeux. On arrive au niveau de Bourbourou où on trouve facilement le nouveau sentier balisé. Enfin, balisé oui, mais sentier pas vraiment. Il faut chercher les balises dans les sapins. Le sentier, quand il existe, est chaotique voire souvent franchement défoncé et boueux.
À la cabane de Bretounels, on hésite un peu : partir vers le Nord par un petit col - ce qui semble être la bonne direction mais il n'y a pas de trace nette - ou suivre le sentier. On choisit la 2ème option qui s'avère vite être un mauvais choix. Plutôt que de remonter, on pique vers l'Est en direction de la trace GPS et on retrouve un sentier dans un vallon. S'en suit une descente par ce petit sentier de montagne, peu marqué, qui suit un ruisseau.
Malheureusement pour nous, on insiste trop longtemps sur ce sentier qui au début semblait vouloir rejoindre la trace GPS mais qui maintenant s'en éloigne petit à petit. On sort la carte et on comprend qu'on est en train de descendre dans le vallon d'à côté ! (1535m) Avec la carte au 1/25000, l'erreur était évidente au départ mais c'était beaucoup moins évident avec la carte au 1/50000 :-(
Continuer à descendre ce vallon semble peu intéressant : il y a encore 350m à descendre, encore plus raides, avant de rejoindre une piste puis une route. On choisit de repiquer à l'Est vers la trace GPS à travers la forêt pour essayer de la rejoindre avant qu'elle ne pique vers l'Est. L'entreprise est évidemment aléatoire, il peut y avoir des barres rocheuses ou des zones de végétation trop dense... Finalement, après une heure de galère à trainer nos vélos dans une pente souvent bien raide, on finit par rejoindre le balisage (1670m). Comme on n'est tout-à-fait sur la trace GPS, on remonte un peu le sentier pour être sûr d'être sur le bon chemin ce qui s'avère être le cas.
On va enfin pouvoir descendre. Gaaazzz !!!
Enfin presque. Le chemin n'est très roulable :-( Heureusement, très vite, il le devient. Au début, dans les pâturages, c'est encore assez piégeux mais à partir de Tessoula (1500m) on rerentre dans la forêt et le sentier devient très beau: assez raide avec juste un peu de feuille morte pour glisser un peu. On a l'impression que personne n'est passé ici depuis un moment.
Petit arrêt à la cabane de Bisort (1300m) pour faire le plein dans le ruisseau et le plaisir reprend de plus belle. Le sentier devient mieux "taillé" avec de nombreux lacets en général assez larges pour passer sur le vélo, souvent en glissade. Le bonheur s'arrête vers 800m où on rejoint une petite piste. Je chute lourdement sur le c... en tentant de passer un ruisseau. Je m'apercevrais un peu plus loin que j'ai aussi tordu ma patte de dérailleur.
Arrivés en bas de la vallée, au Castelet (710m), on décide prendre la RN20 au lieu de remonter en face comme prévu. Au bout d'un moment, cela s'avère trop pénible et on décide de rejoindre la trace au niveau de Unac. Cela nous vaudra d'avaler quelques raidillons qu'on avait un peu sous-estimés mais aussi quelques beaux passages entre Garanou et Urs et entre Vèbre et Albiès.
À Albiès, au passage du dernier ruisseau, Fabien, jaloux de mon bleu à la fesse, tente un passage sur la roue arrière qui finit sur le derrière, le tout devant quelques baigneurs étonnés !
Au final, 51 km, 2200 m de D+, le tout en 10 h. ! En démarrant tôt, on pensait économiser sur le compte WAF. Raté !
Toujours aussi excellent ces CR :-)
Merci!!
Ughy.